Le Songe d'une Nuit d'Été, Shakespeare

Publié le par Mordue de theatre

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Critique du Songe d'une Nuit d'Été, de Shakespeare, vu le 21 septembre 2011 au théâtre de la Porte Saint-Martin

[ Avec Lorànt Deutsch, Mélanie Doutey, Yves Pignot, Marie-Julie Baup, Davy Sardou, Nicolas Briançon, Laurent Benoît, Ofélie Crispin, Dominique Daguier, Armelle Gerbaault, Thibault Lacour, Léon Lesacq, Maxime Lombard, Thierry Lopez, Jacques Marchand, Elsa Mollien, Carole Mollienn, Carole Mongin, Maurine Nicot, Jessy Ugolin, et Anouk Viale, mise en scène de Nicolas Briançon ]

C'est dans une ambiance "années 70" que se déroule la célèbre comédie de Shakespeare. Une comédie ? Non, c'est plus que ça. Un songe, oui ... une féérie. Car après tout, l'histoire de la Reine des Fées, d'un lutin qui s'amuse de tout, de plusieurs couples, et d'homme qui se transforme en âne, ne révèle-t-il pas ce côté de Shakespeare qu'on peut avoir tendance à oublier : une imagination débordante et une écriture d'une légèreté impressionnante ?

Mais, si Mélanie Doutey et Lorànt Deutsch sont tête d'affiche, c'est plus, il me semble, pour "attirer les foules" que pour l'importance de leurs rôles ; c'est Yves Pignot, Marie-Julie Baup, Davy Sardou, Elsa Mollien, et Thibaut Lacour qui mènent la danse. Ils sont tous excellents ; et en particulier, on a un Yves Pignot digne de plus Grands : il a un véritable talent comique, si bien qu'il lui suffit presque d'entrer en scène pour que le public rie. Une mention spéciale également à Marie-Julie Baup, que j'avais déjà vu dans Les Femmes Savantes et qui ici s'est créé un véritable personnage qu'elle dirige à merveille. Davy Sardou fait un peu "tâche" dans ce quatuor ; meilleur que dans Léocadia, il ne brille pas non plus et reste le "maillon faible" de l'équipe.

A présent, il faut parler de ceux qui devraient être les "stars de la soirée", à savoir Lorànt Deutsch et Mélanie Doutey. Ce sont tous deux de très bons acteurs, c'est indéniable, mais je continue à trouver cela de la publicité mensongère que de voir leurs visages dans tout Paris, que de placarder leurs noms en énorme devant le théâtre, alors que leurs rôles sont secondaires. J'avais déjà vu Mélanie Doutey dans un téléfilm, mais je ne connaissais pas Lorànt Deutsch (ou seulement de nom ; c'est l'auteur de Métronome, un livre sur l'histoire de Paris - génial, paraît-il). C'est surtout ce dernier que j'ai été très heureuse de découvrir : il a un réel talent, que n'importe qui peut remarquer malgré son rôle peu important (pas non plus inutile, mais j'ai quand même été déçue de ne pas le voir plus longuement). 

Mais quelque chose gène. Ce n'est pas une question d'acteur, mais clairement de mise en scène : il y en a trop. Trop de décor flashy, trop d'agitation. Je suis très contente que la compagnie aie les moyens de s'offrir des accessoires pareils, mais vraiment, trop c'est trop, et cela gâche un peu le songe.

Enfin dernière chose insupportable : la pièce attire beaucoup de monde. Tant mieux pour eux. C'est vraiment plein. Mais bien sûr, parmi tous les spectateurs, il y a des connaisseurs, et d'autres pas. Qu'ils découvrent le théâtre ainsi, bonne idée. Mais à ceux qui viennent tousser pendant 2h20, je dis non. Car oui, un homme m'a gâchée le spectacle en se raclant la gorge pendant tout le spectacle, toutes les 1 minute 30 environ. Et ça, durant un Shakespeare, et surtout une pièce telle que Le Songe, ça vous donne des envies de meurtre. Vraiment.

Verdict : on passe un très bon moment, si tant est qu'on échappe à la zone de tousseurs.

 


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