Zadig, d'après Voltaire

Publié le par Mordue de theatre

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Critique de Zadig, adaptation du roman de Voltaire, vu le 03 novembre 2011 au théâtre 13.

[ Avex Nassima Benchicou, Alain Carnat, Brigitte Damiens, Renan Delaroche, Gwenhaël de Gouvello, Stéphane Douret, Marie Grach, Nicolas Lumbreras, Benjamin Penamaria, Karine Pinoteau, Jean-Benoît Terral, Vincent Viotti et Eric Wolfer, mise en scène de Gwenhaël de Gouvello ]


Woow. Voilà un bon bout de temps que je n'étais allée au 13 ... Qui est pourtant une salle que j'aime beaucoup. Je commencerai par un petit "hors-sujet" ; comme j'avais vu un jour Thierry Hancisse lors d'une représentation de Badine, ou Gilles David lors de Fin de Partie, j'ai pu apercevoir l'autre jour Arnaud Denis dans la salle ...

C'est donc l'histoire de Zadig, jeune sage oriental de Babylone, qui découvre au fil de ses rencontres que la vertu n'amène pas toujours la fortune. Naïf, altruiste, Zadig subit la bétise, l'ignorance et la méchanceté de ses contemporains. A plusieurs reprises, il est confronté à la mort : promis une fois à la potence, l'autre au bûcher, ou encore à la pendaison, il se sort toujours de justesse de ses situations périlleuses, grâce à son intelligence et son sens du raisonnement.

Ici, l'histoire est tout à fait respectée, contrairement à l'adaptation de la veille. Les acteurs sont tous très bons, et le metteur en scène (adptateur du roman) a introduit deux rôles : La Morale, et La Philosophie. Ces deux personnages forment un très bon duo, souvent comique, et intéressant, car non présents dans l'histoire d'origine : l'ajout a un sens, car après tout, Voltaire n'est-il pas un philosophe, et la morale une qualité essentielle à l'homme pour vivre consciencieusement ? 

Malgré tout, même si l'interprétation de Zadig est "simple" (mais pas dans un mauvais sens, bien au contraire : il aurait pu jouer d'une manière tirée par les cheveux, et c'est heureux qu'il ne le soit pas), la mise en scène est en fait trop : le décor, constitué de chaises (maintenues en l'air par des fils, mais remplissant également la scène), est trop souvent manipulé : les acteurs ne passent pas 5 minutes sans les bouger, ou refaire une figure avec. De plus, je comprends bien que les costumes aient des influences orientales, ce qui est normal, mais il y a quand même trop de couleurs pétantes, et qui jurent. De plus, il y a trop de musique et franchement trop de "mouvements" ... Je sais que ça peut paraître étrange, mais ça donne presque mal à la tête, et on ne peut plus apprécier pleinement le texte. 

Cependant on est tout de même pris dans l'histoire et dans le jeu des comédiens, surtout (pour ma part) par le duo Zadig - Zoroastre, (qui est son "guide spirituel") : par quelques mots bien placés ou mimiques un peu comique - Zoroastre a les cheveux bleus, ils parviennent, sans forcément tirer la couverture vers eux, briller un peu plus que d'autres ... par exemple, l'actrice qui jouait la Reine ne m'a pas entièrement convaincue, elle manquait peut-être de conviction dans ses décisions, et ne semblait pas se prendre au sérieux lorsqu'elle disait aimer Zadig ; d'autre part, certains détails seraient peut-être à revoir (la danse quelque peu étrange, au début de la pièce, et dont je n'ai pas saisi l'utilité), mais la pièce qui pourtant dure près de 2 heures est agréable à voir et on passe un bon moment.

Verdict : conseillé.

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Publié dans Critiques, Théâtre 13

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